Fraîchement arrivé en Bolivie, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer la personne actuellement la plus emblématique du pays, qui aura marqué son histoire : le président Evo Morales !
A la tête de l’état plurinational de Bolivie depuis plus de 10 ans, son régime politique s’inscrit dans les courants socialistes très controversés qui ont traversé l’Amérique latine ces dernières décennies. Ils sont généralement décriés sur la scène internationale pour leurs méthodes autoritaires, leur populisme et leur corruption. Mais ce sont souvent les rares gouvernements à créer des politiques sociales nouvelles, s’intéressant aux personnes les plus modestes, comme les très nombreux paysans et peuples indigènes dans le cas de la Bolivie, et à réussir à réduire l’extrême pauvreté.
Dans la continuité du cabildo, d’un chef incarnant l’état, ces régimes maintiennent généralement un culte de la personnalité très fort envers le président. Ils le présentent comme une personne indispensable, un sauveur, voir un messie. Comme la constitution bolivienne lui interdit plus de deux mandats consécutifs, Evo Morales a tenté de la modifier en vue des élections présidentielles de 2019, mais le « non » l’a finalement emporté au référendum.
Malgré tout, il persiste à parler de réélection dans ses discours. S’il est probable qu’il trouve une justification légale pour se représenter, cela pourrait faire le jeu de l’opposition ou de toute pression internationale qui rêvent d’un argument fort comme un tel déni de démocratie pour faire terminer son règne. S’il le tente, nous pourrons alors imaginer l’éventualité d’une situation de conflit difficile, comme c’est aujourd’hui le cas au Venezuela.
Jusqu’en 2007, le pays célébrait au début du mois d’août el dia de l’indio (le jour de l’indien). Lorsque Evo Morales arrive au pouvoir, il remplace ce jour, qu’il considérait comme discriminatoire et avilissant, par un jour qu’il qualifie « d’anti-impérialiste », el dia de la revolución agraria, productiva y comunitaria (« le jour de la révolution agraire, productive et communautaire »). Il rend ainsi hommage aux réformes agraires de 1953 qui ont permis la redistribution des terres agricoles aux petits paysans. Cette année, pour les dix ans de la commémoration, Evo Morales a organisé un rassemblement à Tarabuco, département de Chuquisaca. C’est là où je me suis rendu, pour assister à cette célébration des traditions paysannes et à ce qui ressemblait au meeting d’un président déjà en campagne pour sa propre réélection…
Passionnant, et les photos sont très réussies !
Merci Lucas ! 😀
merveilleux. je crois y etre moi même. très belles photos. ca me rappelle des souvenirs.
continue comme ça. bravo
Merci beaucoup Pascal, ravi que l’article te plaise et de savoir qu’il te rappelle des souvenirs, te fait à nouveau voyager ! 😉
A très vite.